Nous avons fait une première étape au village martyr d'Oradour-sur-Glane où 642 habitants, hommes, femmes, enfants, vieillards, ont été massacrés le 10 juin 1944 par une unité de la Waffen SS.
Le Centre de la Mémoire, avec ses documents d'archives, ses vidéos... permet d'éclairer le drame et de le resituer dans son contexte historique.
Puis nous nous sommes promenés dans le village en ruine, conservé en l'état, où il a dû faire bon vivre et qui a dû connaître une vie très animée, vu le nombre de commerces et de cafés.
Comment ne pas faire malheureusement le lien entre ce lieu de mémoire et la guerre actuelle en Ukraine avec les massacres de Boutcha.
Nous avons poursuivi notre route vers Aubusson.
Première visite : la Cité Internationale de la tapisserie, art inscrit depuis 2009 au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
La salle appelée "la nef des tentures" présente 6 siècles de tapisseries allant du XVe au XXe siècle.
L'une d'entre elles a particulièrement attiré mon regard.
C'est un portrait d'après une peinture attribuée à Rubens ou Van Dyck réalisé par un tapissier "faiseur de chair", c'est-à-dire capable de rendre les modelés du visage avec une très grande précision.
Mais j'ai surtout apprécié les plus modernes.
La cité présente aussi toute l'étendue des savoir-faire nécessaires pour parvenir à la réalisation d'une tapisserie : filature de la laine puis sa teinture, réalisation des cartons, du métier à tisser qui doit correspondre à la taille de la tapisserie, travail du lissier (celui qui réalise la tapisserie).
Nous nous sommes particulièrement attardés devant les oeuvres contemporaines. La traduction d'une partie de l'oeuvre graphique de J.R.R. Tolkien accompagnant ses romans, est en cours de réalisation : 14 tapisseries sont prévues (2017/2023)
Le tissage est effectué sur l'envers, où l'on voit apparaître les fils aux changements de couleurs.
Depuis 2019, sont également réalisées 5 tentures à partir d'images de films d'animation du réalisateur japonais Hayao Miyazaki.
C'est une tapisserie tirée de "Princesse Mononoka", de 5x4,60 m, qui a nécessité 1 an de travail avant la "tombée du métier".
J'espère ne pas avoir été trop ennuyeuse en vous faisant partager mon enthousiasme à la découverte de ces oeuvres gigantesques.
A bientôt pour la suite des visites...